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I encountered unusual rocks in the depths of a Swedish forest. As I sat up to draw them, they told me this story… At this time of the year, way before months were invented, the stone giants who had created much of our world fell to the ground.
They had built rivers with bricks made of shiny water, condensed night into the ink stick to sketch landscapes with, designed, one stone at a time, the cliffs and gorges and volcanoes. Hard to the task, they would pause just enough to contemplate the rise of a mountain or the path of an ant. But...
when all was done, they felt a weight falling on their shoulders. They had to sit where they were. Exhaustion had embraced them and they would not stand up again for milleniums.
While they sat, plants grew from them. It just happened. The giants’ motionlessness was simply inviting to living things around them. The ants, the birds, the ferns. The giants who had been all strength and willpower had become simple presence. And slowly...
...the living things growing out of them repelled exhaustion, who found it was too complicated to embrace. And the giants grew fond of the living things that grew on them.
They swore that when they would stand up again, they would never undertake any task that might damage even the smallest bit of grass on their shoulders.
J’ai rencontré des roches aux formes inhabituelles dans une forêt suédoise. Alors que je décidai de les dessiner, elles m’ont raconté cette histoire… A cette saison, en un temps où les mois n’avaient pas encore été inventés, les géants de pierre qui avaient créé de larges pans de notre monde, tombèrent au sol.
Ils avaient construit des rivières avec des briques d’eau claire, condensé la nuit pour en faire la pierre d’encre qui esquissait des paysages, dessiné rocher par rocher les falaises, les ravins et les volcans. Durs à la tâche, ils ne s’interrompaient que le temps de contempler la naissance d’une montagne ou le chemin d’une fourmi. Et quand tout fut fait, ils sentirent un poids tomber sur leurs épaules. Ils durent s’asseoir là où ils se trouvaient. L’épuisement les avaient embrassés dans son étreinte et ils ne devaient plus se relever pour les millénaires à venir.
Tandis qu’ils demeuraient assis, des plantes poussèrent sur eux. Immobiles, ils devinrent accueillants sans le vouloir pour les vivants alentour. Les fourmis, les oiseaux, les fougères. Les géants, qui n’avaient été que force et volonté devinrent simple présence. Lentement, les choses vivantes qui poussaient sur eux repoussèrent l’épuisement, qui trouvait que c’était trop compliqué de maintenir son étreinte. Et les géants se mirent à apprécier les choses vivantes qui poussaient sur eux.
Ils jurèrent que quand ils se lèveraient de nouveau, ils n’entreprendraient jamais plus de tâche qui risquerait d’abîmer le plus petit brin d’herbe sur leurs épaules
Garance